Coin de l’hébreu (2)

Parle hébreu et tu guériras ! « דבר עברית והִברֵאתָ »  disait Eliezer Ben Yehuda à un ami qui se plaignait de sa santé.

Chaque 21 Chevat, jour anniversaire de la naissance de Ben Yehuda, Israël célèbre la journée nationale de la langue hébraïque, langue vieille de plus de 3000 ans et toujours dynamique. (Cette année, c’était le 6 Janvier, 163ème anniversaire).

C’est l’occasion de rendre hommage à Ben Yehuda, qui consacra sa vie à ressusciter l’hébreu parlé. (Nous pouvons aussi avoir une pensée pour les membres de sa famille, qui ont largement donné de leur personne…)
Voici un récit intéressant, fait par Phil Ben, de la personnalité et de la démarche de Ben Yehuda, avec le très beau chant qui lui est consacré :

Emission consacrée à Eliezer Ben Yehouda

Vous trouverez ci-dessous les paroles et leur traduction du refrain et de la dernière strophe commentés par le conférencier.

le document : « Chant Ben Yehuda»]

 

Ben Yehuda s’appuie sur les mots du Tanakh (Bible hébraïque) et sur les lettres de leurs racines pour créer les nouveaux mots indispensables à la vie moderne. Et la langue continue d’évoluer. L’Académie de la langue hébraïque crée chaque année des centaines de mots nouveaux.

 

Deux exemples de mots « créés » en rapport avec  la pandémie actuelle :

* En hébreu, נְגִיף (naguif=virus), néologisme dont la première occurrence date de 1939, est aujourd’hui, vu les circonstances, dans la bouche de tout un chacun. Ce néologisme puise sa racine dans la Bible (Samuel II, XVIII : 7), וַיִּנָּגְפוּ שָׁם עַם יִשְׂרָאֵל, לִפְנֵי עַבְדֵי דָוִד; וַתְּהִי-שָׁם הַמַּגֵּפָה גְדוֹלָה (L’armée d’Israël y fut battue par les serviteurs de David, et la défaite fut considérable), verset où apparaissent les mots מַגֵּפָה (maguefa), aujourd’hui : épidémie, et le verbe נִגַּף (niguef), être défait. Le virus hébraïque se coule ainsi dans son antique moule familial avec un naturel évident. Précisons que le terme a été adopté car le virus provoque une épidémie.

 

* L’Académie s’est penchée sur le mot à employer pour « mettre un masque » (en effet, si le français emploie le verbe « mettre » pour les chaussures, le chapeau, les lunettes etc… l’hébreu emploie un verbe spécifique pour chacun de ces gestes). Il a été choisi le verbe לעטות qui est employé dans le Lévitique (13-45) à propos des lépreux qui doivent se couvrir jusqu’à la moustache: וְעַל שָׂפָם יַעְטֶה. Il suffit ensuite que le ministère de la santé et les médias lancent l’injonction : ! לעטות מסכות « mettez vos masques ! » pour que le mot soit couramment utilisé !

 

 

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